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La marche, plus bénéfique que jamais

L’air frais peut faire tellement de bien au corps et à l’esprit.

Par: Calum MarshDate: 2020-11-06

Le « confinement » porte un peu mal son nom. Même à l’apogée de la pandémie, quand le gouvernement a banni les rassemblements et fermé tous les commerces sans exception, nous n’étions pas vraiment forcés de demeurer à l’intérieur, de rester dans nos maisons comme des criminels en résidence surveillée.

Même maintenant, tandis que le nombre de cas remonte au Canada et que les bars et d’autres endroits ferment leurs portes, nous ne devons pas oublier qu’il est possible de prendre l’air tout en demeurant en sécurité. Cette année aura été marquée par la quarantaine, mais nous ne sommes pas en prison. Nous pouvons toujours aller dehors.

J’ai mis longtemps avant d’apprendre cette leçon. Comme plusieurs gens, j’ai passé la majorité du printemps dans une solitude malsaine à laisser mon corps se détériorer tranquillement, à accumuler les bouteilles de bourbon et les emballages de friandises. Je ne pouvais plus aller au centre sportif, parce qu’il était fermé, et je ne pouvais plus voir mes amis. Je passais donc mes soirées à jouer à des jeux vidéo et à regarder des émissions de téléréalité, tout en rêvant de pouvoir socialiser et être libre. Je sortais de la maison aussi souvent que je mettais un pantalon, c’est-à-dire beaucoup moins souvent que je ne voudrais l’admettre. Ma santé mentale en a pris un coup aussi, c’est certain.

Ultimement, on court un risque à force de regarder les murs. Je m’en suis rendu compte, et j’ai couru autrement.

J’ai commencé à marcher à la fin de l’été, en suivant le conseil d’un entraineur. Il me recommandait de faire une courte promenade après une heure d’exercice, pour maintenir mon rythme cardiaque et bruler quelques calories supplémentaires. J’ai donc trainé ma copine avec moi, un café gigantesque à la main, et nous faisions le tour du bloc à la levée du jour le long du lac Ontario, à Toronto.

J’ai aussitôt remarqué des effets positifs : un regain d’énergie durant le reste de ma journée, l’esprit plus clair tandis que j’accomplissais mon travail, et un physique plus détendu et souple. Le simple fait de sortir de la maison et de bouger un peu avait une incidence incroyable sur mon moral. J’étais moins stressé, moins inquiet. La marche me revigorait l’âme autant que le corps. Elle avait un effet thérapeutique.

La science est d’accord avec moi. Une étude récente de l’Université de Sanford a démontré que, chez des hommes et des femmes âgés de 19 à 91 ans, l’exercice modéré comme la marche ou le vélo stationnaire avait entrainé une augmentation considérable des résultats à des tests axés sur la mémoire et le temps de réaction. Les chercheurs de la faculté de médecine de Harvard ont même établi un lien entre l’exercice régulier et une diminution du risque de dépression et d’anxiété et trouvé des preuves de plus en plus nombreuses que l’activité physique ralentit le déclin cognitif et pourrait réduire le risque de démence.

Les études continuent à montrer les avantages de commencer la journée par une petite marche matinale. Ces bienfaits sont plus critiques que jamais, tant sur notre santé mentale que physique, en cette période de grandes turbulences sociales, politiques et médicales, durant laquelle nous devons tous nous habituer à une nouvelle normalité.

Bien sûr, faire une promenade sous le soleil d’été est nettement plus attrayant que de mettre les pieds dehors par un matin glacé de novembre, quand les rayons sont plutôt chancelants et que la température descend graduellement au-dessous de zéro. Malgré cela, nous avons poursuivi notre rituel et nous le trouvons toujours aussi revigorant, peut-être même plus qu’avant. Les trottoirs sont plus libres (les moins intrépides que nous restent à l’intérieur) et nous ressentons un certain plaisir à multiplier les épaisseurs de vêtements, à préparer du thé ou du café bien chaud et à braver fièrement les intempéries.

Est-ce que ce sera aussi amusant en plein cœur de décembre et de l’hiver? Je ne sais pas, mais pour l’instant – surtout avec le retour des mesures restrictives –, je ne pourrais tout simplement pas m’en passer.